
La famille, qui vit dans le corps de bâtiment principal, souhaite réorganiser l’ensemble du terrain, construire une extension qui abritera la cuisine et une salle de bain pour les parents, réhabiliter deux granges en chambres d’hôtes et en rebâtir une autre qui a récemment brûlé. Enfin, il s’agit de prévoir un bassin de nage sur la partie dénudée du terrain, à l’ouest.
Le premier enjeu est de requalifier le terrain nu en le réunissant les deux parties du terrain. Nous avons donc placé l’extension comme un trait d’union entre ces deux espaces. Elle glisse vers le terrain délaissé et assure l’articulation entre les deux parcelles qui se tournent le dos.
La différence d’orientation entre l’extension, qui répond à la géométrie de la maison principale, et la grange rebâtie sur les ruines de celle qui a brûlée, dynamise le parcours et invite à découvrir l’autre partie du terrain.
L’extension de la maison a l’ambition de démontrer qu’une maison en pierre avec une couverture en tuiles plates n’est pas voué au pastiche rural.
Le volume de l’extension est équivalent à une « tranche » de la maison déportée vers l’arrière du terrain. Ce volume est donc massif et minéral, se dissociant de la maison existante tout en y faisant clairement référence...
Nous avons choisi de percer le volume de l’extension de façon non traditionelle, les baies ont différentes tailles, on ne lit pas d’étage en façade. Ainsi le mur reste une face homogène, on perd la notion d’échelle et contribue à l’effet d’abstraction du volume général.
Chaque percement est choisi en fonction d’une utilité intérieure de vue ou de lumière.
Nous réinterprétons le langage traditionnel de l’ébrasement de fenêtre pour donner tantôt l’impression d’une grande finesse tantôt l’impression d’une grande épaisseur.
Ce jeu permet à la fois d’orienter les vues, de révéler la lumière et d’exprimer la pierre telle qu’elle est, un habillage. Dans le même but, les linteaux de fenêtres ne seront pas visibles, laissant la pierre en lévitation.