
Le travail de notre studio s’attache avant tout à l’appréhension d’un « déjà-là ». Il n’est plus question aujourd’hui d’explorer des territoires inconnus, mais bien plutôt de découvrir ceux que nous habitons déjà. Découvrir, c’est-à-dire débarrasser de ce qui couvre ou recouvre. Parfois il suffit simplement de décaler le point de vue pour regarder autrement un territoire, un lieu, un bâtiment, un usage ou la pièce d’un appartement.
Chacun des projets du studio est envisagé conceptuellement comme une réhabilitation. Il s’agit alors d’accepter et de travailler avec le temps, celui qui s’est écoulé un lieu, qui l’a défini et qui continue de le modeler. Le temps mesure l’adaptation d’un objet ou d’un sujet à son contexte, à son « environnement ». Ce qui persiste et prospère, ou ce qui passe et disparait.
La modernité s’est engagée corps et âme dans les questions d’espaces et d’usages, mais elle a oublié le temps. Ce temps qui n’est ni l’Histoire, ni la nostalgie ou les regrets, mais une dimension que le projet doit prendre en compte autant qu’il s’attache à la mesure des espaces ou à la justesse des usages. Accepter le temps long, le temps passé, qu’on croit disparu mais qui constitue le contexte physique et spirituel d’un projet, et le temps qui vient, celui du vieillissement et des changements à anticiper, celui des usages nouveaux et de la persistance.
Chaque lieu, qu’il s’agisse d’une parcelle en ville, d’un champ de betterave, d’un ancien corps de ferme ou d’un appartement plus ou moins ancien, chaque lieu porte en lui la somme de ses histoires, du temps qui a coulé sur lui, des manières dont on l’a parcouru, fréquenté, utilisé. Cette mythologie propre sera toujours le point de départ de notre travail, et son aboutissement. Réhabiliter, c’est alors retrouver le sens préexistant, les récits antérieurs, et y ancrer le projet nouveau.
Ces ambitions s’expriment dans des démarches de projet singulières :
159 RUE RAYMOND LOSSERAND
75014 PARIS
France