
Classé Monument Historique.
Située dans le bas-côté nord de l’abbatiale reconstruite par le pape clément VI, la Danse Macabre est une peinture murale réalisée vers 1450. Elle développe une série de couples dont l’un des personnages représente la mort sous forme de « transi » et l’autre un vivant symbolisant les différents statuts de la société médiévale. Nul n’échappe à la mort. En ces temps incertains ou se mélangent guerre civile et de Cent Ans, peste et famine, le monde des vivants et des morts se rencontrent.
Alerté par l’affectataire sur la dégradation de la peinture, une étude a été conduite pour établir l’historique des restaurations anciennes, l’analyse des matériaux constitutifs et des produits de restauration utilisés, un constat d’état de la conservation, un relevé graphique et un bilan de la connaissance archivistique.
Les enduits montrent un manque important d’adhésion au support. Des microfissures témoignent que des mouvements sont en cours. Cette situation peut avoir été aggravée par l’utilisation de la caséinate de chaux comme consolidant lors de restaurations passées. En effet ce produit traditionnellement utilisé, a des effets nocifs mieux connus aujourd’hui. Des zones soulevées ont été consolidées au plâtre. L’absence d’efflorescences de sulfate de calcium ou de dilatation montrent la bonne stabilité hydrique du support des parties hautes. Des micro-organismes sont présents sur des surfaces parfois étendues. Après analyse, il s’agit d’une algue verte de type Gloeocytis.
Le projet d’intervention comprend des consolidations ponctuelles par injection de consolidant minéraux PLM-A mélangé à des charges inertes, la suppression des Knapen avec le bouchement des alvéoles par un mortier de chaux grasse, et l’élimination des micro-organismes à l’aide de tétrachlorure de benzalkonium.
L’intervention spécifique sur les peintures des piliers comprend l’élimination des sels solubles par de l’eau non distillée, le nettoyage par solvant après essais, la pré-consolidation de la couche picturale avec une résine acrylique en solution (Paraloid B72 avec une concentration < 2%), l’élimination des joints durs couvrant les peintures, le ragréage des lacunes au mortier de chaux grasse et sable de rivière, les retouches par repiquage sur les abrasions, et au tratteggio sur les mastiques de lacunes fermées. Les couleurs utilisées sont à l’aquarelle et réversibles.