
Non loin de Lorient, la maison bénéficie d’un emplacement de choix à proximité de l’embouchure de la Laïta et de falaises dévoilant des plages ouvertes sur l’océan Atlantique. A son acquisition, la propriétaire a souhaité ajouter deux chambres d’amis à la construction existante pour pouvoir accueillir sa famille et des amis de passage. Le projet a permis davantage que cet ajout fonctionnel : la création d’un patio d’entrée, d’une terrasse, d’un préau de rangement, la distribution de la maison autour d’une nouvelle entrée, l’ouverture de la cuisine sur le séjour, la création d’une mezzanine pensée comme une cabane suspendue avec sa fenêtre habitée offrang un cadrage au lointain sur l’île de Groix, l’optimisation d’un dressing pour agrandir une chambre existante ou encore la réunion de deux petites chambres sous les toîts pour en faire une grande chambre-bureau, comme une « suite » nichée en hauteur, à l’abri des regards.
Parti pris architectural
A l’origine constituée d’une petite bâtisse de pêcheur en pierres typiquement bretonne, cette maison a été étendue plusieurs fois dans son histoire récente. D’abord en 2007 avec l’ajout d’une extension moderniste d’un blanc épuré, puis en 2014 côté jardin avec un coin lecture plongé dans un bow-window à l’anglaise. Le projet ajoute une nouvelle pierre à l’édifice en jouant le jeu de la lisibilité dans l’écriture architecturale : à chaque époque de construction ses matériaux et son dessin. En 2024, place aux ressources locales et à la mise en oeuvre de matériaux bio-sourcés. Construite en béton de chanvre et ossature bois, la nouvelle extension repose sur un muret en pierres de pays (récupérées sur un chantier voisin) rappelant ceux qui se trouvent déjà sur la rue, classée en zone AVAP. Deux volumes composent cette extension, celui en R+1 s’inscrit en recul par rapport à la rue, tandis que celui à RDC s’adosse au premier volume d’un côté et tient la limite sur rue de l’autre, reprenant ainsi le vocabulaire de l’appentis accolé à la longère bretonne que l’on observe dans les environs. L’ensemble des isolants mis en oeuvre sont d’origine bio-sourcée, y compris en dalle (liège expansé, laine de bois, laine de chanvre, lin et coton) et des aménagements sur-mesure en contreplaqué de hêtre donnent aux espaces intérieurs une fonctionnalité parfaitement adaptée aux usages des pièces, tout en dotant les lieux d’un aspect chaleureux recherché. Enfin, le béton de chanvre dote l’extension d’un confort intérieur propre aux bâtiments perspirants.
Bretagne estuarienne
Non loin de Lorient, une maison bénéficie d’un emplacement de choix à proximité de l’embouchure de la Laïta et de falaises dévoilant des plages ouvertes sur l’océan Atlantique. A son acquisition, la propriétaire a souhaité ajouter deux chambres à la construction existante pour pouvoir accueillir sa famille et des amis de passage. Le projet a permis davantage que cet ajout fonctionnel : la création d’un patio d’entrée, d’une terrasse, d’un préau de rangement, la distribution de la maison autour d’une nouvelle entrée, l’ouverture de la cuisine sur le séjour, la création d’une mezzanine pensée comme une cabane suspendue avec sa fenêtre habitée offrant un cadrage lointain sur l’île de Groix, l’optimisation d’un dressing pour agrandir une chambre existante ou encore la réunion de deux petites chambres sous les toîts pour en faire une grande chambre-bureau, comme une « suite » nichée en hauteur, à l’abri des regards.
Ponctuation urbaine
A l’origine constituée d’une petite bâtisse de pêcheur en pierres typiquement bretonne, cette maison a été étendue plusieurs fois dans son histoire récente. D’abord en 2007 avec l’ajout d’une extension moderniste d’un blanc épuré, puis en 2014 côté jardin avec un coin lecture plongé dans un bow-window à l’anglaise. Le projet ajoute une nouvelle pierre à l’édifice en jouant le jeu de la lisibilité dans l’écriture architecturale : à chaque époque de construction ses matériaux et son dessin. En 2024, place aux ressources locales et à la mise en œuvre de matériaux bio-sourcés.
Le projet prend le parti de s’intégrer en discrétion et en cohérence le long de la rue du Port. Ainsi l’extension articule une construction en R+1 en béton de chanvre enduit et un second volume à RDC seulement, en bardage bois. Par un jeu de glissement entre les deux volumes, un patio d’entrée se dégage à la jonction avec la construction existante, articulant en creux les distributions de la maison, tandis qu’un préau de rangement est créé à l’ouest de la parcelle. La nouvelle construction réinterpète ainsi le langage de la longère bretonne à 2 pans de toiture en ardoise sur laquelle s’adosse un appentis en rez-de-chaussée, tout en assumant un écriture contemporaine des ouvertures en façade
Approcher le paysage
Dans l’extension, la pièce maîtresse est située à l’étage. Pensé comme une cabane perchée, c’est le seul espace dont les quatre parois sont en enduit chaux-chanvre, conférant à la pièce un véritable aspect chaleureux, de cocon. Dans cette pièce, un cadrage choisi ouvre la perspective sur l’océan et les champs dans lesquels paissent des chevaux, que l’on peut contempler grâce aux aménagements réalisés pour faire de cette ouverture une fenêtre habitée où se reposer, jouer, lire, se ressourcer.
Matières et savoir-faire, pour une écologie des espaces habités
Construite en béton de chanvre (briques préfabriquées) et ossature bois, la nouvelle extension repose sur un muret en pierres de pays (récupérées sur un chantier d’une longère voisine géré par le même maçon) rappelant ceux qui se trouvent déjà sur la rue, classée en zone AVAP (aire de valorisation de l’architecture et du paysage). L’ensemble des isolants mis en œuvre sont d’origine bio-sourcée, y compris en dalle (liège expansé, laine de bois, laine de chanvre, lin et coton) et des aménagements sur-mesure en contreplaqué de hêtre donnent aux espaces intérieurs une fonctionnalité adaptée aux usages des pièces, tout en dotant les lieux d’un aspect chaleureux et domestique recherché. Enfin, le béton de chanvre, enduit d’un mélange de chaux et de chanvre, dote l’extension d’un confort intérieur propre aux bâtiments perspirants.
L’enjeu du projet a aussi été de s’adapter aux savoir-faire locaux. Initialement conçue en béton de chanvre projeté sur une ossature bois, l’extension a finalement été construite en blocs de chanvre préfabriqués pour correspondre au savoir-faire des maçons locaux et se sourcer localement auprès de la SCOP Chanvrière du Belon située à 18km du chantier.
De même les menuiseries intérieures ont été réalisées en bois de hêtre, une essence cultivée en Bretagne mais majoritairement pour en faire du bois de palettes ou de chauffage. Valoriser sa mise en oeuvre en tant que matériau noble permet d’accompagner une filière locale et de participer à la diversification de la sylviculture.
Lieu : Clohars-Carnoët (29)
Maîtrise d’ouvrage : privée
Equipe : atelier socle + ascia + kalegos
Mission : complète – chantier en cours
Montant travaux : 275 000 € HT, inclus espaces extérieurs
Surface : 160 m2
Photographies : Antoine Michaud