
Ce projet est un cas typique de la vie dans la capitale française : habiter un petit espace de 25m² situé au dernier étage. La vue est présente mais les m² sont faibles : il faut donc optimiser.
L’objectif est de maximiser la sensation d’espace perçu par la fluidité des circulations, la mise en place d’une monumentalité domestique et des vues diagonales. Le programme est contenu dans un seul dessin : un organe pivot qui regroupe le meuble d’entrée, la cuisine, la salle de bain, des rangements et de l’éclairage. En plan, c'est un octogone qui, par sa position, se décentre et organise la partition de l’appartement : une entrée, un coin cuisine, un salon et un espace bureau. L’organe-pivot est complémentaire à l’enveloppe, c’est le lieu de rencontre des différentes projections horizontales. Son dessin et sa forme, donnés par les matériaux, lui confèrent une certaine autonomie par sa plasticité : c’est un symbole du lieu, un totem qui donne son identité à l’appartement grâce à un rapport intérieur/extérieur ambigu.
La chambre se trouve sur la mezzanine qui a été récupérée via l’annexion des combles votée en assemblée générale. Un escalier escamotable permet d’y accéder sans prendre trop de place sur l’espace du bureau, il est peint en rouge afin d’abstraire cet élément technique au profit de la sensation d’espace. Depuis cet escalier jusqu’à l’angle opposé de l’appartement, la longueur visible de 7m participe à l’impression de grandeur.
Le bois est la matière la plus présente dans l’appartement, son aspect chaleureux est contrasté par certains équipements en inox, plus industriels, comme la crédence, l’évier ou la ventilation. A l’intérieur de la salle de bain c’est un monde différent, immaculé de blanc et ponctuée subtilement par les trois couleurs primaires : la poignée en rouge, la plaque de déclenchement en bleu et le tuyau de douche en jaune.