LIMBUS SYLVA - extension en ossature bois d’une maison individuelle

Le bois entoure de son soufflé frais et terreux les quelques maisons serties dans son orée. Les vieux chênes filtrent la lumière du sud, leurs rameaux projettent des ombres effilées sur leur image inversée, transformée, domestiquée : ma maison en bois.

Le passage du temps, insaisissable sur la croissance d’un chêne, laisse plus facilement son empreinte sur l’humain qui le coupe. L’âge pousse vers la prévoyance. Cette maison reçoit une extension, car ses propriétaires, en prévision d’une diminution de mobilité, souhaitent pouvoir vivre de plain-pied avec la forêt.

Le programme est simple : buanderie, dressing, pièce d’eau et chambre ouverte au sud et à l’ouest vers le bois. Tout est à sa taille nécessaire, sans dépense inutile. Le plan traduit rationnellement la simplicité de la demande. En revanche, le volume élabore discrètement, dans l’intimité du jardin arrière, un discours plus imaginatif et audacieux. Il donne corps au plan rectangulaire en portant l’abri sur un faîtage diagonal, inclinant différemment en haut de chaque façade la rive dissimulant un chéneau encastré.

Réalisée en matériaux naturels, ossature bois, isolation en laine de bois, toiture en zinc, la construction tend vers la proximité intangible entre Nature et natures, le monde humain qui la transforme. La métamorphose permanente du monde à la suite du passage de l’homme correspond ici à la formulation d’une culture constrictive de l’équilibre entre besoin, désir et matériaux.