


L’objectif du projet est de répondre à la standardisation des cabines de plage par un objet plus plastique, dénué de tout effet de fabrication. La qualité et la nature des matériaux sont telles qu’ils paraissent croître selon une forme au lieu de ressembler à un assemblage de morceaux préfabriqués. Cette sculpture est un abri qui naît du sol et fait un avec l’environnement balnéaire par sa forme et ses matériaux.
Le contexte de la plage étant plat, horizontal et profond, la réponse par une émergence verticale et monolithe est évidente. Cette verticalité est un lien entre la terre, la mer et le ciel. Elle génère un dynamisme : un mouvement de création centrifuge.
Son revêtement en chaux/sable permet de la fondre dans le paysage comme une meule de foin dans un champ ou un cairn dans un sentier montagneux. Ceci permet à la cabine de s’inscrire sur tous ses potentiels sites par une finition fabriquée sur place, avec les matériaux locaux, à portée de main.
Cet objet sans échelle serait surmonté d’une sphère transparente en polycarbonate, permettant de refléter la lumière et, en même temps, créer une sorte de personnification. La sphère permet à la sculpture de s’assumer en tant qu’artefact, d’apporter une notion d’échelle et, par analogie, elle évoque certains imaginaires (un phare ? un fantôme? une boule de cristal ?).
La géométrie du plan permet de dissimuler l’entrée par une ouverture de la forme invitant la découverte, une porte pourrait s’y loger. L’intérieur est lisse, immaculé et baigné de lumière. A l’instar d’un coquillage cette dualité, entre l’extérieur rugueux et l’intérieur lisse, participe au caractère organique de l’œuvre. Son irrégularité apparente réinterroge la conception standardisée qui répète, à la chaîne, des objets catapultés et sans attache.
Hormis l’ossature métallique, réalisée par un professionnel, le reste de la mise en œuvre est simple et pourrait être réalisé par un public diversifié (avec encadrement) pour faire de ce projet une œuvre collective et démocratique, dedans ou dehors.